Literaturwissenschaftliche Sektionen

Sektion 11: Banlieues : figurations de l’espace populaire ? Les périphéries urbaines dans les représentations culturelles (XIXe–XXIe siècle)

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Sektion 12: Körper und Kapital im Roman des 19. Jahrhunderts

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Sektion 13: À bout de souffle ? Cinéma populaire et « cinéphilie régressive »

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  • Sektion 13: Beschreibung

    Anne-Sophie Donnarieix, Jonas Hock

    Universität Regensburg

    Anne-Sophie1.Donnarieix@ur.de, Jonas.Hock@ur.de

     

    À bout de souffle ?

    Cinéma populaire et « cinéphilie régressive »


    Lors du confinement en 2020, le public français se serait massivement tourné vers les grands classiques du cinéma populaire au lieu de « s’autoriser une remise à niveau télévisuelle » (Nicolas Santoralia). Désireux de consommer des films légers, il aurait favorisé les comédies des années 1970 et 1980, au point d’inciter des professionnel(le)s du cinéma à reprocher aux chaînes publiques de ne diffuser « rien d’autre issu de notre extraordinaire patrimoine cinématographique » (tribune du 26/04/2020 dans Le Monde). Que signifie « cette cinéphilie en apparence régressive » (Santoralia) au-delà du contexte contemporain de la pandémie de Covid-19 ? Si nous reprenons cette formule volontairement provocatrice, c’est pour mettre en valeur son potentiel analytique, à savoir ses dimensions temporelle (retour en arrière), psychologique (recul vers un stade moins évolué), mais également symptomatique (sur le plan esthétique comme politique).

    Il conviendra, avant tout, de revenir sur la notion de « cinéma populaire » et d’en définir les diverses acceptions. Que recouvre aujourd’hui ce terme et quelles évolutions a-t-il connues depuis les débuts du 7e art ? Alors que le film populaire tend à être représenté comme l’envers de la haute culture du cinéma d’auteur ou d’avant-garde, cette opposition reste problématique, et les notions poreuses. Entre emprunt et transformation, Godard pastiche à l’envi les univers du film d’espionnage (Alphaville), du drame romantique (Tout va bien) ou du film de gangsters (À bout de souffle). D’autres, comme Resnais, procèdent à l’insertion de chansons populaires dans le film (On connaît la chanson) ou se laissent, comme Molinaro, inspirer par les scènes type du film noir (Des femmes disparaissent). À l’inverse, certains films d’avant-garde sont aujourd’hui « repopularisés » grâce à leur récupération – citationnelle ou allusive – par d’autres metteurs et metteuses enscène. Quelles sont les modalités d’inscription du populaire hors de ses modèles de prédilection ? Quel rôle joue-t-il dans l’histoire du film de langue française, entre source d’inspiration et repoussoir critique ?

    D’autre part, il s’agira d’envisager le « populaire » dans son étymologie la plus stricte et d’étudier le rapport du film au « peuple ». Depuis La Sortie de l’usine Lumière, et jusqu’aux Misérables de Ladj Ly, le film apparaît comme un média privilégié pour explorer les milieux moins favorisés, loin des espaces convoqués par le spectacle bourgeois. Faudrait-il alors rapprocher le cinéma populaire d’une certaine visée sociale, et l’envisager depuis la notion de « cinéma engagé », voire de « cinéma-vérité » (Rouch, Morin) ? Cette fonction critique ou subversive constituera le pivot d’une réflexion sur la connotation volontiers dépréciative du cinéma populaire, qui tend à n’être appréhendé que dans la perspective d’une régression esthétique, voire politique. Du reste, le lien privilégié de la culture populaire avec le cinéma ne va plus de soi aujourd’hui, alors que s’imposent de nouvelles infrastructures médiales et supports audiovisuels. Cette section se réunira donc aussi autour de la question suivante : Qu’en est-il du « souffle » du cinéma populaire en France et dans la Francophonie, à l’heure de Netflix et Youtube ?

    Bibliographie

    Bosséno, Christian-Marc & Yannick Dehée (eds.). 2004. Dictionnaire du cinéma populaire français des origines à nos jours. Paris: nouveau monde.
    Brey, Iris. 2021. Le regard féminin. Une révolution à l’écran. Paris: Éditions de l’Olivier.
    Cadé, Michel. 2000. L’écran bleu. La représentation des ouvriers dans le cinéma français. Perpignan: Presses Universitaires de Perpignan.
    Darré, Yann. 2000. Histoire sociale du cinéma français. Paris: La Découverte.    
    Diao, Claire. 2017. Double vague. Le nouveau souffle du cinéma français. Vauvert: Au diable.
    Duval, Julien. 2016. Le cinéma au XXe siècle. Entre loi du marché et règles de l’art. Paris: CNRS Éditions.
    Flinn, Margaret C. 2014. The Social Architecture of French Cinema: 1929-1939. Liverpool: Liverpool University Press.
    Gott, Michael & Thibaut Schilt (eds.). 2019. Cinéma-monde: Decentred Perspectives on Global Filmmaking in French, Edinburgh: Edinburgh University Press.
    Goubel, Francis. 2018. Le cinéma français de 1958 à 1967: de la Nouvelle Vague aux prémices de Mai 68. Paris: L’Harmattan.
    Grass, Séverine. 2014. Le cinéma-vérité. Films et controverses. Rennes: Presses Universitaires de Rennes.
    Kern, Matthias. 2021. L’esthétique populiste: « L’Amour du peuple » dans la culture française de l’entre-deux-guerres. Berlin: De Gruyter.
    Le Gras, Gwénaëlle & Geneviève Selier (eds.). 2015. Cinémas et cinéphilies populaires dans la France d’après-guerre 1945-1958. Paris: Nouveau Monde.
    Lenk, Sabine. 1989. Théâtre contre Cinéma. Die Diskussion um Kino und Theater vor dem Ersten Weltkrieg in Frankreich. Münster: Maks.
    Orlando, Valérie K. 2017. New African Cinema. New Brunswick: Rutgers University Press.
    Plasseraud, Emmanuel. 2011. L’art des foules. Théories de la réception filmique comme phénomène collectif en France (1908-1930). Villeneuve d’Ascq: Presses Universitaires du Septentrion.
    Prédal, René. 1972. La société française (1914-1945) à travers le cinéma. Paris: Armand Colin.
    Richter, Christian. 2020. Fernsehen - Netflix - Youtube: zur Fernsehhaftigkeit von On-Demand-Angeboten, Bielefeld: transcript.
    Waldron, Darren & Isabelle Vanderschelden (eds.). 2007. France at the Flicks. Trends in Contemporary French Popular Cinema. Newcastle: CSP.

     

    Les résumés n’excèdent pas 500 mots (sans bibliographie). La soumission des résumés se fait à l’aide du formulaire téléchargeable sur le site web du Congrès, en langue française, à envoyer jusqu’au 15 janvier 2022 (date limite) à l’une des adresses suivantes : anne-sophie1.donnarieix@ur.de / jonas.hock@ur.de. Les notifications d’acceptation seront envoyées avant le 28 février 2022.

     

     

  • Sektion 13: Programm

    Institut für Romanistik (Hof 8): Seminarraum ROM 11 (3B-O1-39)

    Donnerstag

    09:00-10:30

    Hock/Donnarieix: Introduction : cinéma populaire et « cinéphilie régressive » 

    Anne-Sophie Donnarieix: Arletty sous les feux de la rampe : popularité, iconisation, commercialisation

    11:00-12:30Jonas Hock: À nous les temps modernes : René Clair et Charlie Chaplin

    Verena Richter: ‘Teen Movie’ américain, ‘qualité française’ et cinéma de banlieue. Autour du ‘populaire’ dans Les Tricheurs (1958) et Terrain vague (1960) de Marcel Carné
    Pause
    14:30-16:00Plenarvortrag Literaturwissenschaft
    Matthieu Letourneux: Du populaire à la pop (1945-2000) Le transmédia Fleuve noir, chaînon manquant des études sur la culture populaire française. HS C1 (Campus, Hof 2)
    Pause
    16:30-17:30Jochen Mecke: Popularité de la Nouvelle Vague (ENTFÄLLT)

    Ralf Junkerjürgen: La religieuse au volant. La signification d’un motif cinématographique

    Freitag

    09:00-10:30Ewelina Pepiak: Le ciné d’hommes. Du rire, de la témérité et de la nostalgie dans la comédie française récente

    Dagmar Schmelzer: Malgré tout on rit à Saint-Henri. Les figures du populaire dans le corpus de documentaires francophones de l’Office national du film, entre regard ethnographique et empowerment politique
    Pause
    11:00-12:30Teresa Hiergeist: La lutte de classes. Conflits de travail et contrat social dans le cinéma français contemporain

    Minerva Peinador: Kechiche et González entre authenticité et popularité
    Pause
    14:30-16:00

    Kristina Köhler: [inkl. Filmvorführung im Filmmuseum] Kippfiguren des Populären: Cinephilie und «cinéma populaire» im Frankreich der 1920er Jahre

    Ort: Österreichisches Filmmuseum, Augustinerstraße 1, 1010 Wien

    16:30-18:00Plenarvortrag Sprachwissenschaft
    Marie-Hélène Côté: Le destin variable des traits du français parlé au Québec. HS C1 (Campus, Hof 2)

    Sektionsprogramm zum Ausdrucken

    Abstracts zum Ausdrucken

Sektion 14: Leselust und Wissensdurst: Literarische Strategien der Popularisierung zeitgenössischen Wissens im 18. und 19. Jahrhundert

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Sektion 15: Zur Popularität der 'classes populaires' – Elendsnarrative in Literatur und Film

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  • Sektion 15: Beschreibung

    Lars Henk, Lea Sauer, Gregor Schuhen

    Université Koblenz-Landau (Campus Landau)

    henk@uni-landau.de, sauer@uni-landau.de, schuhen@uni-landau.de

     

    Zur Popularität der classes populaires

    – Elendsnarrative in Literatur und Film


    Seit Ende des 20. Jahrhunderts lässt sich ein vermehrtes Interesse an den sog. classes populaires innerhalb der französischen Literatur-, Kultur- und Filmlandschaft beobachten. Augenscheinlich fällt dies mit dem Ende der Trente glorieuses, der Epoche des Wirtschaftswachstums und Wohlstands französischer Industrieregionen, zusammen. Die damit einhergehende Deindustrialisierung sowie gesellschaftliche Transformationsprozesse wie Globalisierung, Digitalisierung und Migration lassen die unter dem kollektiven Wohlstand verdeckten sozialen Ungleichheiten und Bruchlinien zwischen sozialen Klassen verschärft hervortreten – der facettenreiche Begriff der Prekarität (précarité) versucht, die Folgen des Strukturwandels für große Teile der ehemaligen Arbeiterklasse zu erfassen (vgl. Bourdieu 1998; Castel 2003; Dörre 2017; Henk, Schröer & Schuhen 2022).

    Die französische Literatur widmet sich seit der Jahrtausendwende immer häufiger den Missständen innerhalb der classes populaires. Dieser Begriff hat sich im soziologischen und medialen Diskurs als Nachfolger der ‚alten Arbeiterklasse‘ etabliert und kann nur schlecht ins Deutsche übertragen werden: Die Rede ist entweder von der „neuen Unterschicht“ (Altenhain et al. 2008) oder der „prekären Klasse“ (Reckwitz 2019). In Frankreich hat unter anderem der Soziologe Pierre Bourdieu (1993; 1998) einen regelrechten ‚Boom‘ der Klassenfrage in den Sozialwissenschaften ausgelöst. Gerade Bourdieus Soziologie bietet auch für die Literatur ein breit angelegtes Arsenal an sozialwissenschaftlichen Konzepten, um den Kampf um die Reproduktion der sozialen Ordnung zu untersuchen. Diese Kopplungseffekte zwischen Bourdieus Soziologie und der Literatur haben sich inzwischen noch einmal verstärkt: So fungieren z. B. seine engagierte Soziologie im Allgemeinen und seine Esquisse pour une auto-analyse (2004) zusammen mit seinem Aufsatz L’illusion biographique (1994) im Besonderen als narratives Programm für die Autosoziobiografien von Didier Eribon, Édouard Louis (vgl. Spoerhase 2018; Schuhen 2021) und Annie Ernaux, die jeweils ihren intellektuellen Aufstieg aus prekären Familien der Provinz soziologisch reflektiert darstellen (vgl. Jaquet 2014).

    Dieser doppelte Befund einer Rückkehr der classes populaires und des soziopolitisch intervenierenden Schreibens hat schließlich einen „renouveau du réalisme“ herbeigeführt (vgl. Asholt 2013; Florey 2013; Viart 2012). Dies betrifft jedoch nicht nur die Literatur, sondern auch den Film: Besonders prominent tritt immer noch das soziologisch reflektierte Cinéma de Banlieue in Erscheinung, etwa mit der filmischen ‚Neuauflage‘ von Les Misérables (Ladj Ly 2019) oder dem Adoleszenzdrama Bande des Filles (Céline Sciamma 2014). Aber auch die preisgekrönten Sozialdramen der Gebrüder Dardenne widmen sich schon seit langem der Misere der alten Arbeiterklasse.

    Die Wiederkehr realistischen Erzählens verortet sich vor dem Hintergrund der literarischen Strömungen des 19. Jahrhunderts, auf die sich einige der genannten Autor.inn.en dezidiert berufen. Es ist schließlich der Naturalist Émile Zola, der mittels einer genauen Ethnographie der französischen Gesellschaft unter dem Second Empire das Proletariat endgültig zum Objekt der Literatur adelt. Gegen Hugos romantisch-idealistische Verklärung des peuple stellt Zola in L’Assommoir (1877) und in Germinal (1885) ungeschönt das Arbeiterleben in Paris und in der Provinz dar.

    Die Sektion lädt dazu ein, über die classes populaires aus literatur- und medienwissenschaftlicher Perspektive zu reflektieren. Es gilt, die classes populaires zwischen den literarischen Strömungen des Realismus/Naturalismus und der Spätmoderne auszuloten. In der Figur der misérables können das Motiv der misère und die Sozialfigur des Arbeiters miteinander verschränkt werden.

    Bibliographie

    Altenhain, Claudio et. al. (eds.). 2008. Von ,Neuer Unterschicht’ und Prekariat. Gesellschaftliche Verhältnisse und Kategorien im Umbruch. Kritische Perspektiven auf aktuelle Debatten. Bielefeld: transcript.
    Asholt, Wolfgang. 2013. Un renouveau du ‚réalisme‘ dans la littérature contemporaine? Lendemains 150/151. 22–35.
    Bourdieu, Pierre et. al. 1993. La misère du monde. Paris: Éditions du Seuil.
    Bourdieu, Pierre. 1994. L’illusion biographique. In Pierre Bourdieu, Raisons pratiques. Sur la théorie de l’action, 81–89. Paris: Éditions du Seuil.
    Bourdieu, Pierre. 1998. Contre-feux. Propos pour servir à la résistance contre l’invasion néo-libérale. Paris: Raisons d’agir.  
    Castel, Robert. 2003. L’insécurité sociale: Qu’est-ce qu’être protégé? Paris: Éditions du Seuil et La République des Idées.
    Dörre, Klaus. 2017. Prekarität. In Kirsch-Kreinsen, Hartmut & Heiner Minssen (eds.), Lexikon der Arbeits- und Industriesoziologie, 258–261. Baden-Baden: Nomos.
    Florey, Sonja. 2013. L’engagement littéraire à l‘ère néolibérale. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion.
    Henk, Lars, Marie Schröer & Gregor Schuhen (eds.). 2022. Prekäre Männlichkeiten. Klassenkämpfe, soziale Ungleichheit und Abstiegsnarrative. Bielefeld: transcript.
    Jaquet, Chantal. 2014. Les transclasses ou la non-reproduction. Paris: Presses universitaires de France.
    Reckwitz, Andreas. 2019. Das Ende der Illusionen. Politik. Ökonomie und Kultur in der Spätmoderne. Frankfurt/M.: Suhrkamp.
    Schuhen, Gregor. 2021. Vom autobiographischen „je“ zum sozialen „Je“. Autosoziobiografien als Form der littérature engagée. In Eser, Patrick & Jan Henrik Witthaus (eds.), Soziale Ungleichheit in Literatur und Film (Lateinamerika, Spanien und Frankreich). Frankfurt/M./New York: Peter Lang.
    Spoerhase, Carlos. 2018. Aufstiegsangst: Zur Autosoziobiographie des Klassenübergängers. In Jaquet, Chantal (ed.), Zwischen den Klassen. Über die Nicht-Reproduktion sozialer Macht, 231–253. Konstanz: Konstanz university press.
    Viart, Dominique. 2012. Écrire le travail. Vers une sociologisation du roman contemporain? In Viart, Dominique & Rubino Gianfrano (eds.), Écrire le présent, 135–154. Paris: Armand Colin.

     

    Les résumés n’excèdent pas 500 mots (sans bibliographie). La soumission des résumés se fait à l’aide du formulaire téléchargeable sur le site web du Congrès, en langue française ou allemande, à envoyer jusqu’au 15 janvier 2022 (date limite) à l’adresse suivante : henk@uni-landau.de. Les notifications d’acceptation seront envoyées avant le 28 février 2022.

    Die Einreichungen haben eine Länge von höchstens 500 Wörtern (ohne Bibliographie). Für die Einreichungen wird die Vorlage verwendet, die auf der Wiener Webseite des Kongresses verfügbar ist, in französischer oder deutscher Sprache; sie sollen bis zum 15. Januar 2022 an die folgende Adresse geschickt werden: henk@uni-landau.de. Über die Annahme wird bis 28. Februar 2022 informiert.

     

     

  • Sektion 15: Programm

    Institut für Romanistik (Hof 8): Seminarraum ROM 5 (3B-EG-41)

    Donnerstag

    09:00-10:30Lars Henk/Lea Sauer/Gregor Schuhen:
    Elendsnarrative – Eine Einleitung


    Chantal Jaquet: L’usage théorique de la littérature pour penser les transclasses
    Pause
    11:00-12:30Joseph Jurt: Die literarische Tradition der transfuges de classe in Frankreich.

    Christina Ernst: Die classes populaires in Édouard Louis’ En finir avec Eddy Bellegueule (2014) und Louis-Ferdinand Célines Mort à credit (1936)
    Pause
    14:30-16:00Plenarvortrag Literaturwissenschaft
    Matthieu Letourneux: Du populaire à la pop (1945-2000) Le transmédia Fleuve noir, chaînon manquant des études sur la culture populaire française. HS C1 (Campus, Hof 2)
    Pause
    16:30-17:30Robert Lukenda: Wir sind nicht repräsentiert! – Zur literarischen Repräsentationsproblematik der (nouvelles) classes populaires im heutigen Frankreich

    Freitag

    09:00-10:30Walburga Hülk: Travailleurs, peuple, populace. Victor Hugo und „sein Volk“

    Christiane Conrad von Heydendorff: Elendsnarrative in der comédie musicale als populäre Vorläufer einer literarischen und filmischen „retour au réel“ [Hugo]
    Pause
    11:00-12:30Melanie Schneider: Die Arbeiterklasse unter dem Joch der Automobilindustrie in Etcherellis Élise ou la vraie vie

    Wolfgang Asholt: Fabrikbesetzungen heute und vor 20 Jahren: François Bon: Daewoo (Fayard 2004) und Arno Bertina: Ceux qui trop supportent (Verticales 2021)
    Pause
    14:30-16:00Hartmut Stenzel: Donner la parole aux invisibles ? Der Film „J’veux du soleil“ von François Ruffin und Gilles Perret

    Cornelia Wild: Lumpensammlerinnen. Menge und Misere
    Pause
    16:30-18:00Plenarvortrag Sprachwissenschaft
    Marie-Hélène Côté: Le destin variable des traits du français parlé au Québec. HS C1 (Campus, Hof 2)

    Samstag

    09:00-10:30Karel Střelec, Veronika Resslerová: Précarité, misère, désillusion. Mémoire de la désindustrialisation dans la prose française contemporaine
    Pause
    11:00-12:30Christian v. Tschilschke: La sociologie filmique des frères Dardenne : Deux jours, une nuit (2014)

    Antonella Ippolito: La désagrégation du sujet précaire à l’ère néolibérale à travers l’écriture « ultra-violente » d’Émmanuelle Richard

    Sektionsprogramm zum Ausdrucken

    Abstracts zum Ausdrucken

Sektion 16: Du frisson au 'thrill' : mutations d’un paradigme moderne (XIXe–XXIe siècles)

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  • Sektion 16: Beschreibung

    Christoph Groß1, Lena Schönwälder2

    1Ruhr-Universität Bochum, 2Goethe-Universität Frankfurt am Main

    christoph.gross@rub.deschoenwaelder@em.uni-frankfurt.de

     

    Du frisson au thrill : mutations d’un paradigme moderne (XIXe–XXIe siècles)


    Qu’est-ce qu’un frisson ? Oscillant entre physiologie et psychologie, le frisson est un phénomène difficile à saisir. Il aime mieux saisir qu’être saisi. Il peut être l’indice corporel d’un effroi, mais aussi la réaction à une caresse, un regard, un film à suspense, un air de musique. Dans le frisson, il arrive que, sans savoir pourquoi, une sensation analogue à celle du froid parcourt soudainement, rapidement la surface de la peau, la touche d’une main invisible, d’un souffle glacial. Signe avant-coureur d’horreur, mais aussi d’excitation euphorique, le frisson est un phénomène quotidien et subtile, qui module en même temps nos relations au monde, aux autres comme à nous-mêmes. En tant que tel, il apparaît aussi avec sa propre histoire littéraire dont l’apogée coïncide avec les XIXe–XXIe siècles. Or, cette histoire reste encore à écrire.

    À partir de 1800, le temps est aux sensations : sensations dont l’intensité touche aux limites du plaisir et qui est susceptible de se renverser, à tout moment, en irritation provoquant frémissement, angoisse, souffrance. Au tournant des Lumières, de Sade introduit le frisson dans ses sombres tableaux d’un érotisme voué à l’excitation dysphorique. Ensuite, le romantisme s’acharne sur l’expérience du sublime, à laquelle le roman gothique joindra une esthétique du froid et de l’horrible. Selon Hugo, Baudelaire se fait auteur d’un « frisson nouveau » qui centrera la poésie sur l’expérience du choc moderne. Désormais, le grand mot de la névrose hante l’imaginaire culturel de l’époque. Alors, la symptomatologie de la surexcitabilité nerveuse crée de nouvelles formes esthétiques : effrois, tressaillements, convulsions, évanouissements, accès de fièvre enchaînent le long cortège des mornes bacchanales de l’esthétique « décadente ».

    Les poétiques des avant-gardes du XXe siècle (dada, surréalisme, théâtre de la cruauté, etc.) reposent largement sur des effets d’intensité. Il sera donc question d’examiner comment le concept historique du frisson s’adapte aux codes culturels d’aujourd’hui. Mais ce ne sont pas exclusivement les avant-gardes qui promeuvent une esthétique du frisson. C’est surtout dans les genres dits « populaires » – notamment pulp, thriller, policier, roman d’horreur, littérature érotique –, que le frisson se voit transformé en thrill moderne. L’émergence de ces nouvelles formes littéraires va désormais de pair avec un nouveau lexique de l’excitation où le thrill fait figure d’expression psychologique et physiologique de l’angoisse ou, au contraire, de l’extase et du désir : palpitations cardiaques, chair de poule, etc.

    Aujourd’hui, la notion de frisson est devenue un concept clé de la recherche expérimentale sur les aesthetic chills, qui sont considérés comme des gratifications psychophysiques suscitées par des œuvres artistiques. Le frisson ouvre le vaste champ d’une phénoménologie des micro-perceptions et les indexe sur le vécu corporel. En tant que tel, il constitue un plaisir malgré soi : c’est une émotion qui saisit, qui est hors de notre contrôle – mais dont nous tirons aussi un certain agrément. Le frisson est ancré dans une expérience d’hétéronomie qui questionne et déconstruit les mythologies du sujet autonome. Le frisson pourrait donc être interprété comme paradigme d’une expérience spécifiquement moderne.

    Bibliographie

    Alfes, Henrike F. 1995. Literatur und Gefühl: emotionale Aspekte literarischen Schreibens und Lesens. Opladen: Westdeutscher Verlag.
    Anz, Thomas. 2002. Literatur und Lust: Glück und Unglück beim Lesen. München: Dt. Taschenbuch-Verl.
    Barthes, Roland. 1982. Le Plaisir du texte. Paris: Éditions du Seuil.
    Bériachvili, Georges. 2016. Frisson esthétique: à la recherche d’une explication théorique. International Review of the Aesthetics and Sociology of Music. Croatian Musicological Society 47(1). 63–85.
    Brittnacher, Hans Richard. 1994. Erregte Lektüre – der Skandal der phantastischen Literatur. Germanisch-Romanische Monatsschrift 44. 1–17.
    Groß, Christoph. 2021. Agonie et extase: Baudelaire et l’esthétique de la douleur. Paris: Classiques Garnier.
    Herold, Milan. 2017. Der lyrische Augenblick als Paradigma des modernen Bewusstseins: Kant, Schlegel, Leopardi, Baudelaire, Rilke. Göttingen: V&R Unipress/Bonn University Press.
    Hornuff, Daniel. 2016. “Und aus der Erde singt das Kind”: Schaudern als Kulturtechnik. In Tannert, Christoph (ed.), Neue schwarze Romantik, 22–33. Berlin: Künstlerhaus Bethanien.
    Hornuff, Daniel, Michael Kunze & Christoph Tannert. 2016. Neue schwarze Romantik. Berlin: Künstlerhaus Bethanien.
    Jauss, Hans Robert. 1991. Die nicht mehr schönen Künste: Grenzphänomene des Ästhetischen [dritte Kolloquium der Forschungsgruppe, das vom 4. bis 10. September 1966 in Lindau stattfand]. München: W. Fink.
    Kieran, Matthew. 2002. On Obscenity: The Thrill and Repulsion of the Morally Prohibited. Philosophy and Phenomenological Research 64(1). 31–55.
    Leffler, Yvonne. 2000. Horror as pleasure: the aesthetics of horror fiction. Stockholm: Almqvist & Wiksell International.
    Liessmann, Konrad Paul. 2004. Reiz und Rührung: über ästhetische Empfindungen. Wien: WUV.
    Meyer-Sickendiek, Burkhard. 2005. Affektpoetik: eine Kulturgeschichte literarischer Emotionen. Würzburg: Königshausen und Neumann.
    Poppe, Sandra (ed.). 2012. Emotionen in Literatur und Film. Würzburg: Königshausen & Neumann.
    Rivalan Guégo, Christine. 1998. Frissons-fictions: romans et nouvelles en Espagne (1894-1936). Rennes: Presses Univ. de Rennes.
    Sarasin, Philipp. 2001. Reizbare Maschinen: eine Geschichte des Körpers 1765-1914. Frankfurt/M.: Suhrkamp.
    Scherer, Klaus R. 1998. Emotionsprozesse im Medienkontext: Forschungsillustrationen und Zukunftsperspektiven. Medienpsychologie 10(4). 276–293.
    Schönwälder, Lena. 2018. Schockästhetik: von der “Ecole du mal” über die “letteratura pulp” bis Michel Houellebecq. Tübingen: Narr Francke Attempto.
    Wassiliwizky, Eugen, Stefan Koelsch, Valentin Wagner, Thomas Jacobsen & Winfried Menninghaus. 2017. The emotional power of poetry: neural circuitry, psychophysiology and compositional principles. Social Cognitive and Affective Neuroscience 12(8). 1229–1240. doi.org/10.1093/scan/nsx069.
    Zelle, Carsten. 1987. Angenehmes Grauen: literaturhistorische Beiträge zur Ästhetik des Schrecklichen im achtzehnten Jahrhundert. Hamburg: F. Meiner.

     

    Les résumés n’excèdent pas 500 mots (sans bibliographie). La soumission des résumés se fait à l’aide du formulaire téléchargeable sur le site web du Congrès, en langue française ou allemande, à envoyer jusqu’au 15 janvier 2022 (date limite) à l’adresse suivante : christoph.gross@rub.de. Les notifications d’acceptation seront envoyées avant le 28 février 2022.

    Die Einreichungen haben eine Länge von höchstens 500 Wörtern (ohne Bibliographie). Für die Einreichungen wird die Vorlage verwendet, die auf der Wiener Webseite des Kongresses verfügbar ist, in französischer oder deutscher Sprache; sie sollen bis zum 15. Januar 2022 an die folgende Adresse geschickt werden: christoph.gross@rub.de. Über die Annahme wird bis 28. Februar 2022 informiert.

     

     

  • Sektion 16: Programm

    Institut für Romanistik (Hof 8): Seminarraum ROM 10 (3B-O1-22A)

    Donnerstag

    09:00-09:30Begrüßung und Einführung: Lena Schönwälder und Christoph Groß  
    09:30-10:30Michel Delon: Le spasme sadien entre la convulsion de l’école de Montpellier et le frisson romantique
    Pause
    11:00-11:45Nathalie Kremer: La relation esthétique comme résonance
    11:45-12:30Greta Lansen: Frissons et larmes dans Pauline d’Alexandre Dumas
    Pause
    14:30-16:00Plenarvortrag Literaturwissenschaft
    Matthieu Letourneux: Du populaire à la pop (1945-2000) Le transmédia Fleuve noir, chaînon manquant des études sur la culture populaire française. HS C1 (Campus, Hof 2)
    Pause
    16:30-17:15Karen Struve: Le froid, le capitalisme, la nature et l’humanité : un nouveau « frisson postcolonial » dans Femme du ciel et des tempêtes de Wilfried N’Sondé (2021)

    Freitag

    09:00-09:45Hannah Steurer: « Elle m'avait fait passer dans l'âme plus d'un genre de frisson » : le caractère multiple du frisson dans Les Diaboliques de Jules Barbey d'Aurevilly
    09:45-10:30Mado Monnereau: Des histoires qui font peur. Frisson et narration dans quelques récits fin-de-siècles
    Pause
    11:00-11:45Lucie Nizard: Le frisson de la « petite mort » : l’orgasme féminin comme anéantissement de la conscience dans le roman français réaliste-naturaliste du XIXe siècle
    11:45-12:30Marie Guthmüller: Anxiété et frisson. La folie à Paris
    Pause
    14:30-15:15Eva-Tabea Meineke: Vers la déconstruction du sujet : le frisson dans les auto-représentations de Claude Cahun
    15:15-16:00Maja Vukušić Zorica: Du frisson au thrill : le cas d'André Gide et les schaudern
    Pause
    16:30-18:00Plenarvortrag Sprachwissenschaft
    Marie-Hélène Côté: Le destin variable des traits du français parlé au Québec. HS C1 (Campus, Hof 2)

    Samstag

    09:00-09:45Carla Dalbeck: L’esthétique du « frisson sacré » : potentiel narratif de la transgression à travers le regard chez Georges Bataille
    09:45-10:30Michael Bernsen: Les frissons de la ‘sous-conversation’ chez Nathalie Sarraute
    Pause
    11:00-11:45Gianluca Chiadini: Lorsque le frisson marque la révolte du poète. Le cas de Cercle de Yannick Haenel
    11:45-12:30Christian Grünnagel: « Contre le monde, contre la vie ? » Houellebecq und Lovecraft

    Sektionsprogramm zum Ausdrucken

    Abstracts zum Ausdrucken

Sektion 17: La petite patrie populaire : variations du roman régionaliste et régional dans la littérature francophone contemporaine

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